Les maladies fréquemment rencontrées chez les Pionus


Avant de débuter ce chapitre, je dois vous rappeler que la plus élémentaire des précautions avant d'introduire un nouveau Pionus dans votre élevage, est de lui faire observer une période de quarantaine ! Quarantaine ne signifie pas bêtement 40 jours, mais une période d'isolation de 15 jours, vous laissant le temps de l'observer et de pratiquer quelques examens élémentaires sera suffisante.


Examens élémentaires à faire pratiquer par votre vétérinaire pendant la période d'isolation


  • Un test PBFD (sang et plume impératif )
  • Détection de l'aspergillose*
  • Détection de la Chlamydophilose

A environ 90 € le coût de ces 3 analyses ( en passant par un vétérinaire spécialisé ), et quant on connait la valeur de son oiseau, il serait inconcevable de s'en passer. Une fois ces examens pratiqués et revenus négatifs, l'oiseau pourra être introduit dans votre élevage.

  • PBFD → Négative ( sang et plume )
  • Sérologie aspergillaire → 0 arc
  • Sérologie Chlamydophila psittaci → <30%

*Nota : Les Pionus vivant principalement en altitude dans leur milieu naturel, seraient plus sensibles que les autres psittacidés aux maladies respiratoires. Leur température corporelle est de 41-42° .

La trousse à pharmacie indispensable en cas d'urgence

Un Pionus malade sera reconnaissable à son état abattu, les plumes ébouriffées , les yeux mi-clos, et la tête sous l'aile. Vous ne pourrez observer ce comportement qu'a son insu, ou alors vous devrez bien connaitre chacun de vos individus pour détecter le moindre changement de comportement pouvant être annonciateur d'une maladie.

Par habitude, les oiseaux malades ne se manifestent que le week-end ( peut-être avons nous également plus de temps pour une observation accrue ), et vous vous sentirez donc bien démuni sans votre Vétérinaire habituel ! Le Pionus étant un petit psittacidé, j'emploi comme cage d'hospitalisation un modèle servant habituellement comme éleveuse, mais qui s'avère bien pratique dans ces circonstances !

Cage d'hospitalisation pour Pionus

L'oiseau est placé à l'intérieur à une température mini de 39° et maxi 41°, avec de l'eau fraiche à disposition. Vous verrez que parfois, cela peut suffire à le rétablir ! Le cas échéant, vous devrez disposer dans votre trousse :
d'un antibiotique à large spectre comme du Marbocyl FD ainsi que d'une seringue à insuline (0,05 ml d'antibiotique pour une seringue d'1 ml ) d'un anti vomitif oral ( Primpéran ) Un anti-inflammatoire non corticoïde ( Métacam buvable ) Après avoir contacté votre vétérinaire ( tous les éleveurs devraient avoir le tél privé du vétérinaire qui suit régulièrement l'élevage ) par téléphone, vous pratiquerez la première urgence en attendant l'ouverture de la Clinique ou le retour de votre vétérinaire. Outre les produits de premières urgences ci-dessus, votre trousse devra également contenir : Un flacon d'antiseptique (Bétadine) Un flacon de poudre hémostatique (pour stopper une hémorragie) Un antiseptique-cicatrisant ( Cothivet ) Un pansement intestinal ( smecta, phosphaluvet ) Une pince à épiler des compresses stériles - Néanmoins ne vous improvisez jamais Vétérinaire !


Psittacine Beak and Feather Disease Par le Docteur Didier BOUSSARIE

La PBFD est un virus relativement simple qui infecte et tue les cellules des plumes et du bec. Le virus s'attaque également aux cellules du système immunitaire, qu'il détruit. Ainsi de nombreux oiseaux atteints de PBFD succombent à des infections secondaires, bactériennes ou autres. Ce circovirus est le plus petit virus connu capable d'engendrer une maladie.
Il ne cause des problèmes que chez les psittacidés et pour autant que l'on sache, aucune autre espèce d'oiseau ou animal n'y est sensible ! Un Pionus atteint de PBFD présentera des traits caractéristiques et la plupart du temps, un simple examen clinique par un vétérinaire peut permettre d'établir le diagnostic. La PBFD affecte généralement les jeunes psittacidés, mais des oiseaux de tous âges peuvent succomber à cette maladie.
Un oiseau atteint de PBFD présente des traits caractéristiques et la plupart du temps, un simple examen clinique par un vétérinaire peut permettre d’établir le diagnostic (à confirmer par un laboratoire ) La PBFD affecte généralement les jeunes psittacidés, mais des oiseaux de tous âges peuvent succomber à la maladie.
La PBFD sous sa forme chronique est insidieuse dans son développement et sa progression. Des plumes dystrophiques remplacent les normales au fur et à mesure de la mue. Ainsi, un oiseau atteint de PBFD peut perdre progressivement son plumage, sans aucun autre symptôme.

Prévention :

Faire tester impérativement tous les oiseaux entrant, par le sang et les plumes par un laboratoire spécialisé.

L'Aspergillose par D.BOUSSARIE

L’aspergillose est une affection fréquente due au développement des spores d’un champignon microscopique dans le système respiratoire des Psittacidés. L’appareil respiratoire des Pionus comporte des sacs aériens qui sont de simples membranes transparentes remplies d’air. Les fonctions des sacs aériens sont multiples : ventilation pulmonaire, régulation thermique, humidification de l’air, réserve d’oxygène, allègement de l’oiseau, caisse de résonance, amortissement des chocs à l’atterrissage. Ils sont dépourvus d’épithélium cilié, contrairement à la trachée et aux bronches, et de vascularisation. Ils sont de ce fait très sensibles aux infections chroniques qui seront difficiles à traiter.
Les spores des parasites se trouvent la plupart du temps dans des végétaux humides ou moisis (céréales en particulier). Elles sont disséminées par le vent ou les courants d’air et ingérées ou inhalées par les oiseaux qui sont de ce fait contaminés. Les spores peuvent aussi contaminer l’embryon à travers la coquille de l’œuf.
Les symptômes sont souvent très vagues et variables : abattement, tristesse, détresse respiratoire après un effort modéré, amaigrissement progressif, plumage de mauvaise qualité. Dans les cas graves, le perroquet respire difficilement et bruyamment. Cela peut être accompagné par des écoulements nasaux, des éternuements et / ou de la conjonctivite ou une infection de la cire. La queue bat au rythme de la respiration difficile du perroquet. Chez certains sujets, on observe des troubles nerveux (convulsions, paralysie). L’issue est fatale dans les jours suivants pour les formes aiguës ou dans les mois qui suivent pour les formes chroniques, avec une dégradation de l’état général accompagnée de maigreur et de diarrhée. Les œufs (oisillons mort-nés) et les jeunes peuvent être atteints d’aspergillose.

Prévention :

Ne jamais utiliser de litières humides qui vont moisir à la chaleur estivale. Il en va de même pour les graines qui doivent toujours être parfaitement sèches et passées quelques secondes au Micro-onde. Les godets, abreuvoirs et perchoir doivent être désinfectés régulièrement. Les mains de l’éleveur doivent être propres lorsqu’il intervient auprès de ses oiseaux.

La Chlamydiose (Souche sérovar A) par D.BOUSSARIE

Epidémiologie

- agent responsable : Chlamydophila psittaci. Il est possible que d’autres espèces de Chlamydophila (Ch. pneumoniae, Ch. felis, Ch. trachomatis ) puissent se transmettre aux oiseaux..
- son cycle de développement comporte un stade « corps élémentaires » contaminants et un stade « corps réticulés », forme intra-cellulaire métaboliquement active, capables de rester longtemps à l’abri dans les cellules-hôtes.
- plus de 150 espèces aviaires (réparties en 30 familles), peuvent héberger Chlamydophila psittaci. La maladie est fréquente chez les Psittacidés, les Colombiformes, les Galliformes, les oiseaux marins, les rapaces. Son incidence est faible chez les canaris.
- transmission : elle est possible interespèces (mammifères, oiseaux, arthropodes). Elle se fait essentiellement par inhalation de poussières de fientes mises en suspension dans l’atmosphère (au cours du battement des ailes par exemple). L’incubation est de 4 à 20 jours.
- il existe de nombreux porteurs sains et excréteurs temporaires.

La chlamydophilose est une zoonose majeure.

Symptômes :

Ils apparaissent à l’occasion d’un stress, d’une maladie débilitante,d’un déficit immunitaire. Peu spécifiques, ils se traduisent surtout par : larmoiement, jetage nasal, yeux mi-clos, éternuements, toux , dyspnée, diarrhée verdâtre, amaigrissement rapide,polyuro-polydypsie. La mort, faute de soins appropriés, survient en général dans les 7 à 15 jours, précédée de troubles nerveux.

Lésions

: Peu spécifiques, elles sont dominées par : splénomégalie (hypertrophie de la rate), hépatomégalie (hypertrophie du foie), aérosacculite (infection des sacs aériens), parfois péricardite et congestion pulmonaire généralisée.

Diagnostic :

Le diagnostic est délicat et d’interprétation parfois difficile - radiographie : hépatomégalie - laboratoire : il est préférable de rechercher conjointement les antigènes et les anticorps sur l’oiseau vivant. Comme on peut le constater ci-après, les méthodes de diagnostic sont très nombreuses, de fiabilité et de facilité d’emploi très inégales. Il appartient au vétérinaire d’utiliser la ou les bonnes méthodes. - recherche des anticorps sur sérum test Belisa( Blocking Enzyme Linked Immunosorbent Assay) : détection précoce des IgM dans le sérum mais il existe des faux négatifs. Ce test détecte les porteurs mais pas forcément les malades. Cette méthode doit être associée à la méthode Elisa ou à la technique PCR. .test de fixation du complément(avec cinétique des Ac à 3 semaines d’intervalle). recherche des antigènes : les prélèvements doivent de préférence être effectués à la cytobrosse (les Chlamydophila sont intra-cellulaires). .technique PCR quantitative, associée à une sonde ADN spécifique. Cette méthode ne prouve pas que les éléments chlamydiens détectés soient encore vivants, mais elle est la méthode de référence. .test Elisa (Enzyme-linked Immunosorbent assay ) : sur écouvillon de choanes, trachée, cloaque, fientes et tissus. .culture sur fibroblaste d’embryon de poulet, œuf embryonné , culture cellulaire (cellules de Mac Coy, cellules souris L, cellules BHR 21, Hela 229, Buffalo green,..). . Elisa+ mise en culture : 97% de dépistage, des faux positifs sont possibles. . Immunofluorescence, immunomarquage Clearview sur échantillons, calques d’organes ou de cornée. . cytologie : calque sur lame de muqueuse conjonctivale, choanale, trachéale ou biopsie hépatique . Colorations spécifiques : Stamp, Gimenez, Machiavello, Giemsa. Traitement : - les tétracyclines : elles agissent sur les formes métaboliquement actives (corps réticulés). C’est la raison pour laquelle, il est nécessaire de les administrer pendant au moins 45 jours. la doxycycline : . dans l’eau de boisson (mais la forme orale est instable dans l’eau), . de préférence dans l’alimentation ( l’absorption digestive peut atteindre 95 %) : dans des pâtées supplémentées ou en imprégnant des graines décortiquées . . par voie injectable : pendant 6 semaines. les autres tétracyclines conviennent moins bien : . chlortétracycline (Auréomycine®), . oxytétracycline (Terramycine®) IM( risques de nécrose tissulaire) ou par voie orale (espèces sensibles : aras, inséparables, cacatoès). - les quinolones : pendant au moins 4 semaines, résultats moins bons. - les macrolides : azithromycine, clarithromycine (Zeclar®) (attention ! sensibilité des aras). puce-plumes Prévention : Comme pour l'aspergillose une hygiène stricte du soigneur ainsi que des volières doit être conservée. Attention notamment à la proximité des oiseaux sauvages aux abords des volières très souvent porteur du parasite . Nota : Maladie transmissible à l'homme (La contamination se fait par inhalation de poussières contaminées par les déjections d'oiseaux infectés )

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