L'élevage naturel et l'éducation des pionnus
Mais, cette règle est surtout valable pour les Pionus nés en captivité, et non sur des oiseaux importés qui s’adapteront plus lentement à nos conditions climatiques.
Avant même que le nid ait été visité et adopté, les accouplements commenceront sur invitation de la femelle qui penchera la tête, lèvera la queue et frémira des ailes à proximité du mâle qui lui posera une patte sur le dos pendant la copulation qui aussi surprenant que cela puisse paraitre ne se fera pas en toute discrétion, car Madame vocalisera !
Une fois le nid choisi, (généralement un nid bûche) il y sera pondu de 2 à 5 œufs d’une forme ovoïde irrégulière. Une caractéristique commune aux 8 espèces est que l’œuf est sensiblement gros par rapport à la taille et poids des femelles de cette espèce. Les œufs sont pondus à 48 heures d’intervalle (parfois 72 heures) et l’incubation qui durera 26 jours commence généralement après la ponte du deuxième œuf.
De ce fait, les poussins éclosent à 48 heures d’intervalle (ou 72h ) et seront en principe nourris par la femelle, elle-même nourrie au nid par le mâle qui en profitera également pour nourrir les poussins. La femelle ne sort que très rarement du nid, et défendra farouchement ce dernier lors des visites de l’éleveur.
L’importance du bon jumelage dans le couple
Bien que les techniques d’élevage aient fortement augmenté ces vingt dernières années, les perroquets sont des oiseaux intelligents et sociaux qui doivent avoir la possibilité de se mélanger et profiter ainsi de l’interaction sociale indispensable dans le processus de l’accouplement. Il n’est pas surprenant que souvent, les couples qui ont été formés naturellement sont beaucoup plus solide que d’autres couples qui ont été mis ensemble par sélection forcées.Couple homogène de Pionus fuscusLes Pionus n’échappent pas à cette règle et comme la plupart des membres de la famille des Psittacidés, ils peuvent être très différents dans leur comportement et leur attirance pour les autres oiseaux de leur propre espèce. Ils peuvent aussi bien démontrer une forte aversion ou une attraction pour un partenaire potentiel. Deux Pionus incompatibles et c’est une situation d’absence de reproduction, d’agression, qui dans certains cas pourra même conduire à la mort de la femelle. En effet, en période de reproduction lorsque le mâle a été accouplé de force avec une femelle non réceptive, les agressions associées au stress de la femelle due à ce « mariage forcée » l’affaibliront considérablement et dans certain cas, c'est la mort qui l'attend.
Pour éviter ces situations fâcheuses, chaque fois que possible les Pionus devraient avoir la possibilité de choisir naturellement leur partenaire. Pour ce faire, nous choisirons deux méthodes à pratiquer dans la mesure du possible en dehors de la période de reproduction.
a) La première méthode est d’introduire en même temps dans une volière commune plusieurs Pionus de la même espèce, même âge et même ratio mâle/femelle, en ayant pris soin au préalable de bien identifier chaque oiseau pour pouvoir ensuite observer de loin ou par système vidéo les oiseaux qui font preuve d’un comportement de liaison avec un congénère. Ce marquage peut se faire à l’aide d’une bague de couleur ou un colorant distinctif placé sur une zone bien visible de l’oiseau (partie supérieure de l’aile, poitrine, le dos, etc ).Il est important que cette volière soit de taille adaptée avec suffisamment de place, facilement accessible par l’éleveur qui doit être en mesure d’intervenir rapidement en cas d’agression. Une taille de 10 mètres de long, sur 5 mètres de large pour 3 mètres de haut, nous semble bien adaptée pour un groupe de 6-10 Pionus. Chaque fois que vous aurez identifié un couple formé, il faudra les retirer.
b) La deuxième méthode qui est sure et à préférer si vous voulez accoupler en période de reproduction, c’est de construire un système dans lequel trois cages en parallèle sont confrontées à une quatrième perpendiculaire aux extrémités des trois autres cages. Vous introduisez dans la cage perpendiculaire l’oiseau de sexe opposé, ( mâle ) et trois femelles dans les cages parallèles ( ou 1 femelle et 3 mâles ). L’oiseau seul dans la cage perpendiculaire peut ainsi choisir son partenaire parmis les trois qui lui sont proposés. Méthode fiable, rapide et sans risque d’agression à utiliser en priorité en période de reproduction lorsque le taux d’hormones des mâles est élevé.
Mais il sera parfois impossible de par la rareté de certains Pionus ( Sèniloide, tumultuosus ) ou par un fort déséquilibre dans le ration mâle/femelle de pratiquer comme indiqué ci-dessus. Même si l’accouplement forcé n’est pas la meilleure solution, force est de constater que nous y sommes parfois contraint. Dans ce cas, la femelle doit rester dans la volière, et le mâle placé dans une petite cage que nous introduirons dans la volière de la femelle. Il doit rester visible mais sans contact direct avec la femelle pendant au moins 4 jours au bout desquels il pourra être libéré sous observation de l’éleveur. Si l’un des deux oiseaux semblent nerveux ou mal à l’aise, la première phase devra être recommencée avant de retenter de nouveau. Néanmoins la meilleure technique pour former des couples fiables, restera celle d'acquérir des jeunes oiseaux qui grandiront ensemble.
La volière type recommandée
Si l’élevage en cage ou en box doit être absolument banni, nous ne sommes pas non plus pour imposer des dimensions minimum mais plutôt pour un choix justifié et motivé de l’éleveur qui doit connaitre les besoins et nécessités des espèces qu’il détient. Mettez un couple de Pionus dans une volière de 10 mètres de long, sur 2 de large pour 3 de haut avec seulement 2 perchoirs de part et d’autre, et vous ne les verrez jamais bouger.Mettez les mêmes oiseaux dans une volière de 2 mètres sur un mètre de large avec des branchages, arbustes, cordages etc. … et vous les verrez beaucoup plus actifs et occupés. Encore une fois, tout cela doit donc être un choix justifié et motivé de l’éleveur.
Essayez dans la mesure du possible de disposer les volières sud/est, avec une partie couverte ou ombragée, et laissez libre choix aux Pionus de profiter d'un bain de soleil ou d'un bain de pluie tout autant nécessaire à leur bonne santé que l'alimentation.
La mode des volières à grands couloirs de vol pour seulement deux perchoirs de part et d'autre étant révolue, agrémentez les volières de branches fraiches, souches, troncs d'arbres ( ex: pour pouvoir y cacher de la nourriture ) cordages. Un sol naturel protégé d'un grillage pour éviter l'intrusion des rongeurs ou prédateurs et recouvert de copeaux de bois sera toujours plus agréable à l'œil qu'un sol bétonné.
Si vous élevez des Pionus en extérieur dans le nord de la France, prévoyez pour l'hiver un abri fermé ou protégez la volière de façon à éviter les courants d'airs direct sur les oiseaux. Les Pionus que l'on trouve parfois à plus de 1400 mètres d'altitude dans leur milieu naturel, supportent relativement bien nos hivers qui peuvent parfois être rudes ( ex: -15° hiver 2008/2009 ).
Les mangeoires et abreuvoirs
Rien de mieux et de plus pratique à l'heure actuelle que les mangeoires en inox sur plateau tournant. Une pour l'eau, et deux pour les fruits/légumes et graines/granulés. Sans aspérité, facile d'entretien et accessible sans déranger les oiseaux.La vision des Pionus en période de reproduction
Si un certain nombre de couple de Pionus sont hébergés près des uns et des autres, il serait judicieux de placer des barrières visuelles entre les volières pour empêcher les mâles de chaque couple de devenir trop agressifs et agités par la proximité de rivaux. Ces barrières visuelles peuvent être utilisées naturellement ( plantes ) ou artificiellement comme des feuilles de plastique ou de bois placés entre les volières. Ces obstacles visuels peuvent être retirés pour permettre une plus grande interaction sociale entre les oiseaux, puis replacés chaque fois que les oiseaux se préparent à se reproduire.La communication des Pionus en période de reproduction
Dans le prolongement de la vision, il convient de rappeler que les oiseaux d'élevages pourraient également devenir agités ou perturbés par la proximité d'appels d'oiseaux rivaux. Si vos Pionus sont en extérieur il est peu probable d'un problème ou d'une gêne parmi les couples. Au contraire, s'ils sont logés dans des espaces clos en intérieur, le bruit provoqué par tous les rivaux peut-être un véritable problème sur les couples les plus nerveux. Dans ce cas, vous devrez isoler les oiseaux les plus nerveux.Le choix du nichoir en période de reproduction
Au vu de tout ce que nous avons décrit jusqu'a maintenant le choix du nichoir se fera également sur la base de l'enrichissement du milieu et un nid buche naturel sera à privilégier à l'habituel nid boite rectangulaire. Pour les Pionus, un diamètre de 30 cm sur une hauteur de 45/50 cm devrait pouvoir aisément accueillir la famille au grand complet.Nib bûche pour Pionus
Il sera visité par les deux partenaires avant la ponte, mais c'est la femelle qui aura la tâche de la couvaison. puce-plumes La couvaison et élevage des jeunes. La femelle prendra possession du nid environ une semaine avant la ponte du premier œuf. 5 oeufs maximum pourront être pondus à intervalle de 2 jours (plus régulièrement 3 jours ). Ils seront couvés exclusivement par la femelle pendant maximum 26 jours.Si les femelles Pionus sont en général très assidues à la couvaison, nous constatons notamment chez les Chalcoptèrus que les cochages continues régulièrement à l'extérieur malgré la ponte. Ponte de Pionus chalcoptèrus. Les poussins se font entendre à travers la coquille 36 à 48 heures avant l'éclosion finale.
Le baguage en 8 mm (inox) devra intervenir à l'ouverture des yeux, aux environ du 20/22 ème jour. Le baguage qui signifie intrusion dans le nid, peut-être une période de stress pour certaines femelles et devra être accompli en fin de journée pour minimiser les risques de blessures aux oisillons par les femelles.
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